Un an de COVID-19 au Québec : une comparaison des régions en trois temps

Après un an de Covid-19 au Québec et de nombreux graphiques sur la pandémie, j’ai ici tenté de présenter un portrait des cas d’infection au virus sous d’autres angles visuels et méthodologiques. À quel point une région a-t-elle été surreprésentée dans les nouveaux cas d’infection? À quel moment? Les cas d’hospitalisations, d’admission aux soins intensifs et de décès suivent-ils systématiquement les cas de manière proportionnelle?

Cas d’infection : le portrait des régions regroupées

Dans un premier temps, voici une visualisation plus générale qui fait état des nouveaux cas confirmés d’infection, quotidiennement. Celle-ci, à la différence des autres qui utilisent souvent des lignes, permet à mon avis de mieux comparer les cas entre les différents secteurs du Québec, comme Montréal et Laval, le 450 et les régions regroupées de Québec et de Chaudière-Appalaches.

Le graphique suivant pour les 17 régions du Québec aurait été un peu difficile à lire. Les regroupements régionaux suivants sont quelque peu arbitraires, mais j’ai tenté ici le plus possible de le faire en m’inspirant de regroupements plus officiels lorsqu’il y en a. Par exemple, L’Institut national de la santé publique a fait la distinction entre Montréal/Laval et les trois régions qui L’entourent.

Le portrait global des cas d'infection au coronavirus au Québec sur une année, par secteur.

On le savait déjà pas mal, mais on remarque à quel point Montréal et Laval ont tristement dominé le portrait de la première vague. Dans la deuxième, la Covid-19 au Québec était maintenant l’affaire d’à peu près toutes les régions (il s’agit ici des chiffres absolus). Notez que j’ai ici exclu la région du Nord-du-Québec en raison de son nombre très faible de cas.

La surreprésentation de chacune des régions dans les nouveaux cas quotidiens

Le graphique suivant mesure la surreprésentation d’une région dans les nouveaux cas confirmés de la Covid-19 par rapport à la population relative d’une région.

Par exemple, si une région correspond à 20 % de la population de toute la province, mais qu’une journée donnée, 25 % des nouveaux cas de la Covid-19 au Québec y ont été détectés, on peut dire que la région en question est surreprésentée de 5 %. En d’autres mots, a priori, ce n’est pas bon signe.

C’est cela que le graphique présente : lorsque il y a surreprésentation d’une région dans les nouveaux cas quotidiens. Lorsque le chiffre est à 0 % dans ce graphique, cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de cas cette journée-là. Ça signifie simplement que région était sous-représentée (ou ne l’était nullement) dans les nouveaux cas par rapport à sa population, ou encore que le nombre de nouveaux cas était plutôt proportionnel à sa population.

La surreprésentation des régions dans les nouveaux cas d'infection au coronavirus au Québec sur une année.

Ici aussi, on voit que Montréal a été gravement surreprésentée pendant la première vague et a recommencé à le faire en décembre 2020. Le grand nombre de cas absolus à Montréal n’est donc pas le simple fait qu’elle a une grande population : même en gardant cela en tête, on y observe une solide surreprésentation quasi-constante des nouveaux cas d’infection tout au long de la pandémie. Idem pour les Laurentides, Lanaudière et la Montérégie entre les deux vagues.

Elle a dominé le portrait lors de la première vague et la triste tendance a repris du gallon depuis décembre 2020.

J’ai vaguement ordonné les régions géographiquement, d’ouest en est, direction représentée ici de haut en bas.

En gardant cela en tête, il est tentant d’y voir une petite tendance de gauche à droite et de haut en bas.

Le tout a principalement démarré à Montréal et Laval dans la première vague. La ceinture du 450 a ensuite été surreprésentée entre les deux vagues. Puis, on dirait qu’une surreprésentation apparue en Estrie a voyagé vers le nord, en passant par le Centre-du-Québec, la région de Québec et enfin le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Il est intéressant de voir à quel point, pour cette mesure, l’Outaouais semble avoir été relativement épargné. Son centre urbain est même le voisin immédiat d’une assez grande ville. C’est ici que vous pouvez proposer vos blagues sur la platitude perçue d’Ottawa (un mythe, à mon avis).

Le cumulatif des cas confirmés, des hospitalisations et des décès : des pentes abruptes

Enfin, un dernier portrait que je tenais à présenter : le cumulatif de tous les cas d’infection, d’hospitalisation, d’admission aux soins intensifs et de décès. Cette fois-ci, le tout est calculé par 100 000 habitants.

Les cas d'infection, d'hospitalisations et de décès liés au coronavirus au Québec pour chacune des régions, calculée par 100 000 habitants.

L’intérêt est de comparer les régions et de voir à quel moment elles ont atteint une certaine proportion de cas. Ici, hormis Montréal et Laval qui ont connu le pire bilan, de même que les régions aux limites de la province pour des raisons contraires, on voit qu’a peu près toutes les régions ont fini par y passer de manière remarquablement comparable, mais à des moments différents.

L’Estrie et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ont des pentes pas mal abruptes. Québec et Chaudière-Appalaches aussi, dans une moindre mesure. Évidemment, cela n’a rien à voir avec Montréal et Laval.

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